NOUVEL HOPITAL MICHALLON : une nouvelle trajectoire pour le CHU Grenoble Alpes

Le CHU Grenoble Alpes a dynamisé, de manière ambitieuse, sa politique d’attractivité pour, non seulement, donner envie aux professionnels de venir travailler dans l’établissement mais aussi d’y rester : c’est l’un des axes majeurs décidé collectivement pour cette année 2023 et les années à venir à travers le projet d’établissement 2023-2027 « Ensemble, ouvrons la voie ».

Un travail profond s’est engagé avec l’ensemble de la communauté hospitalière afin de proposer de nouveaux dispositifs attractifs, autant dans le recrutement que dans l’organisation des services.

Les rythmes de travail à l’hôpital sont au cœur de la pénibilité et rejaillissent ainsi sur l’absentéisme. Il est important de mettre en place des organisations répondant mieux aux attentes et aux besoins des professionnels, tout en garantissant des prises en charge adaptées et de qualité.
Des projets de service travaillés par les équipes médico-soignantes, proposent ainsi la mise en place d’horaires diversifiés, permettant entre autre, un meilleur équilibre vie personnelle/vie professionnelle. Ainsi, ce sont 15 services qui, après concertation interne au sein des équipes puis avec les organisations syndicales, ont mis en place des horaires diversifiés (mixte 12h/7h30/10h/9h…).

Par ailleurs, le CHU Grenoble Alpes a expérimenté cet été, pour les infirmiers recrutés, la création d’un contrat de travail de trois jours, avant la prise de poste afin que l’agent dispose à son arrivée de tout ce qui lui est nécessaire pour exercer sa mission et ainsi leur permettre de prendre leur poste dans les meilleures dispositions. Quatre sessions de formation se sont déroulées cet été et plus d’une centaine d’infirmier ont été accueillis !
Le CHUGA a également augmenté significativement le nombre de contrats d’allocations d’étude avec 51 contrats en 2023 contre 18 en 2022. Ces contrats permettent une rémunération des étudiants pendant leur dernière année d’étude. 
L’ensemble de ces mesures pour l’attractivité du CHU Grenoble Alpes ainsi que le dynamisme des équipes médico-soignantes ont permis le recrutement, à fin novembre, de 220 infirmiers et 112 aides-soignants. Il est également à noter que le taux d’absentéisme a baissé de 1,7 point (soit une centaine de professionnels présents de plus) par rapport à novembre 2022, se rapprochant ainsi encore un peu plus du taux pré-covid. C’est ainsi 430 professionnels de plus qui œuvrent au quotidien au bénéfice des patients.

Cela s’est traduit par la réouverture, en septembre, de 125 lits et permet ainsi au CHU Grenoble Alpes de disposer de plus de lits ouverts par rapport à novembre 2022. 
La dynamique est lancée et de prochaines ouvertures de lits sont d’ores et déjà prévues en début d’année 2024 (hôpital de jour d’oncologie, unité post-urgences-site nord, rhumatologie-site Sud, gériatrie-site Voiron par exemple). Ce sont environ 30 lits de plus qui seront ainsi ouverts début 2024.
Le CHU Grenoble Alpes investit également dans de nouveaux équipements qui viennent renforcer son positionnement d’expertise sur l’ensemble de l’arc alpin :

• renouvellement des 3 scanners du site Michallon, avec une plateforme scanner maintenant homogène et de haute performance en termes techniques, intégrant les dernières évolutions en termes d’intelligence artificielle ;
• mise en service d’une 2e IRM à Voiron dont l’acquisition est partagée entre le Groupe du Mail et le CHUGA et qui permet de répondre à la forte demande d’examens des patients du territoire Voironnais, tout en augmentant le confort de prise en charge ;
• acquisition d’une angiographie biplan de neuroradiologie, permettant des actes interventionnels neurologiques de très grande précision ;
• acquisition d’une nouvelle salle d’angiographie en radiologie générale qui permet d’améliorer la qualité de prise en soin des patients pour des actes de radiologie vasculaire et percutanés interventionnels ;
• acquisition du robot Da Vinci Xi, installé au bloc opératoire de l’hôpital Michallon, qui permet de réaliser des interventions plus complexes par voie mini invasive, avec précision, en repoussant les possibilités techniques. 
   

L'établissement a validé en décembre 2022 son projet d'établissement 2023-2027. Ce projet met en avant le travail important réalisé par l'établissement dans la définition des orientations stratégiques et leurs déclinaisons pour ces 5 prochaines années, en étroite collaboration avec la communauté médico-soignante.

Le projet médico- soignant de prise en charge, de formation et de recherche repose sur les quatre fondamentaux suivants :

• Conforter le développement des secteurs ambulatoires en intégrant les enjeux liés à l'essor de la médecine de parcours, à travers le développement des collaborations territoriales et la structuration de filières de prise en charge graduées, inter-sites et inter-établissements ;
• Accompagner le management de proximité au niveau des services, tout en redéfinissant la gouvernance et le périmètre des pôles, et poursuivre un travail interne sur les collaborations et les réorganisations pertinentes à mettre en œuvre pour faciliter les prises en charge et donner de la visibilité aux professionnels comme aux usagers ;
• Conforter l'enseignement et l'apprentissage par simulation et par compagnonnage, en lien avec les réformes des études médicales et l'universitarisation des formations paramédicales, et anticiper les besoins croissants de formation de futurs professionnels amenés à travailler ensemble, en s'appuyant notamment sur les opportunités offertes par l'ouverture en 2019 de l'Institut de formation des professionnels de santé (IFPS). Accompagner les équipes sur le terrain pour permettre des conditions de formation respectant à la fois le cadre réglementaire et l'acquisition de compétences des étudiants.
• Investir dans la recherche et l’innovation en santé, en lien avec les laboratoires universitaires et les centres de recherche du site grenoblois, et accompagner la structuration des cinq axes d'excellence labélisés par le Hcéres (cancer et épigénétique ; maladies chroniques et trajectoires de santé ; neurosciences et cognition ; génomique et procréation ; technologies pour la santé et intelligence artificielle).
   

Le CHU Grenoble Alpes s’engage déjà depuis plusieurs années dans des investissements hospitaliers d’envergure avec :

• L’ouverture de l’hôpital de Voiron en 2021
• L’ouverture du nouveau plateau technique - urgences et réanimation - en 2022
• Les travaux du nouveau plateau interventionnel – Blocs opératoires, de 2020 à 2026

Avec le projet d’établissement 2023-2027 du CHU Grenoble Alpes c’est un nouveau schéma directeur immobilier qui se dessine, basé sur la nécessaire modernisation globale de l’hôpital Michallon, « cœur du moteur » du CHU Grenoble Alpes.

La synergie créée par la concomitance de ce travail avec la mise en œuvre du projet médical et du projet d’établissement 2023-2027 donne toutes les cartes à la communauté hospitalière du CHUGA pour bâtir ensemble une nouvelle trajectoire dynamique et fédératrice pour l’établissement.

Ce projet vient d’être validé par le COPIL de l’investissement sanitaire en étape 2, avec des recommandations à suivre pour une validation finale en étape 3 au premier semestre 2024.

Construit en 1972, l’hôpital Michallon représente aujourd’hui 78 % de l’activité en médecine, chirurgie et obstétrique mais ne respecte pas les normes de sécurité incendie, de confort patient et ne permet plus de répondre à l'évolution des modes de prise en charge, à l'adaptabilité des organisations médicales et soignantes, aux enjeux de fluidification des parcours patients et de graduation des filières de soins.
 

Co-construit par l’ensemble de la communauté hospitalière, le projet de rénovation de l’hôpital Michallon a bénéficié d’une forte dynamique autour du projet médico-soignant, support de la restructuration de l’Hôpital Michallon et de son articulation avec les autres sites.

4 séminaires, 50 ateliers et des groupes techniques transversaux ont alimenté la programmation d’un futur projet architectural permettant l’amélioration des parcours patients et de la qualité de vie au travail des professionnels. Ces rencontres ont également été l’occasion de penser le projet architectural autour des notions d’organisations des équipes, d’évolutions technologiques mais aussi des nouveaux métiers intégrant les besoins pour les soins, la formation et la recherche.
 

Le projet immobilier, qui se concentre sur l'hôpital Michallon, consiste à structurer les activités par type de flux pour descendre le centre de gravité et de rapprocher les activités ambulatoires au plus près des entrées des bâtiments, dans les étages bas.

Ce projet sera mené en plusieurs phases :

• Des opérations préalables relatives (2023-2026) :
  o    Extension de la radiothérapie avec les créations de deux nouveaux bunkers,
  o    Relocalisation du SAMU-SMUR sur l’ancienne hélistation (aujourd’hui sur le toit du nouveau bâtiment des urgences adultes),
  o    Relocalisation du parking réservé aux professionnels.

   

• Phases 1 (2026-2029) : construction d'un bâtiment de soins sur 7 niveaux ainsi que la rénovation du socle de l’hôpital Michallon (rdc haut et bas).
  Cette première phase de reconstruction / rénovation concerne la totalité des activités ambulatoires, regroupées sur les 2 étages bas, et la moitié des activités d’hospitalisation conventionnelle, avec 14 unités de soins (étages 1 à 5).

   

• Phase 2 (2029-2032) : rénovation de l’aile Chartreuse (étages 3 à 8) soit 6 unités de soins et l’ensemble des locaux tertiaires, de recherche et de formation.

   

• Phase 3 (2032-2035) : rénovation des deux ailes Belledonne (étages 3 à 8) qui permettra de finaliser la rénovation de la totalité des unités de soins.

Pour plus de cohérence, les activités d’hospitalisation, de consultation ou encore d’hôpital de jour, aujourd’hui éparpillées dans l’ensemble de l’hôpital Michallon, seront réorganisées autour d’instituts.

Cinq instituts ont ainsi été constitués dans le prolongement du projet d’établissement, structurant le projet immobilier, afin de favoriser les synergies entre les spécialités et repenser les organisations de manière efficiente : 

• cancer, 
• médecines de spécialité, 
• neurosciences, 
• cœur thorax vaisseaux, 
• chirurgie trauma center.

Les activités des pavillons Dominique Villard, neurologie, les Ecrins et Chatin seront rapatriées, permettant le regroupement de l’ensemble des unités et des activités de soins sur un même lieu. A l’issue du projet, le nombre de mètres carrés exploités sur le site Nord est stable, et cette opération dégagera des réserves foncières à l’issue du schéma, en 2035, qui pourront être valorisées.

Une fois le nouveau bâtiment d’hospitalisation construit et les étages rénovés, les unités d’hospitalisation seront harmonisées de 30 lits à 32 lits.  Le capacitaire en hospitalisation conventionnelle et en ambulatoire médicale et chirurgicale a été travaillé en fonction des hypothèses d’évolution démographiques, de vieillissement de la population et d’évolution des prises en charge.

Au-delà de l’impact sur la sécurité incendie et le confort hôtelier, le projet immobilier repose sur des organisations professionnelles totalement repensées pour faire face aux défis de la santé de demain. Une attention particulière est portée sur la qualité de vie au travail pour favoriser l’attractivité des professionnels, ainsi que sur le temps libéré pour les soignants, au bénéfice des patients. Ils bénéficieront ainsi d’un confort hôtelier retrouvé avec 80% de chambres simples et douches dans chaque chambre. 

L’enjeu de ce projet est également de travailler à une rénovation et à des constructions plus durables.
Le CHU Grenoble Alpes répond aux obligations réglementaires mais cherche aussi à aller au-delà pour que la question environnementale soit pleinement intégrée à l’organisation des soins, à la gestion organisationnelle et technique.

Ainsi, le CHU Grenoble Alpes retiendra la norme RE2020 comme référence pour la construction du nouveau bâtiment. Les 3 principaux axes de cette norme sont :

• Renforcement de la performance thermique et valorisation des apports naturels (des bâtiments neufs qui consomment moins) ;
• Prise en compte de l’impact carbone du bâtiment sur son cycle de vie ;
• Prise en compte du confort thermique d’été (meilleure résistance aux vagues de chaleur).

Il sera également plus simple et plus agréable de venir jusqu’à l’hôpital Michallon en tram, vélo ou covoiturage grâce au renforcement des aménagements favorisant ces mobilités douces. Les projets du nouveau bâtiment et la restructuration de l’hôpital Michallon vont permettre de développer une approche paysagère intégrée aux bâtiments et répondant au principe de la Ville-Parc en s’intégrant à la cité.

Enfin, une large réflexion est faite afin de permettre, à l’intérieur de ces nouveaux bâtiments, des usages éco-responsables tels que par exemple des espaces suffisants pour le traitement et le recyclage des déchets ou encore des repas servis à l’assiette et non plus en barquette plastique... 

Les projets d’investissement supérieur à 150M€ HT bénéficient d’une double instruction au niveau régional (ARS) et au niveau national (Conseil Scientifique de l’Investissement en Santé).

Ainsi, depuis les premières hypothèses de rénovation jusqu’à l’élaboration de ce projet, le CHUGA a pu compter sur l’accompagnement de l’Agence Régionale de Santé AURA, et, depuis l’été 2021, du Conseil scientifique à l’investissement en santé (CSIS). Créé pour appuyer la nouvelle dynamique du SEGUR de la santé auprès du Ministère, le CSIS, présidé par le Pr François-René Pruvot, réunit des médecins, soignants, directeurs hospitaliers, ingénieurs, financiers, et apporte davantage d’expérience de terrain dans l’accompagnement et l’évaluation des projets d’investissement.

Grâce aux expertises croisées de l’ARS et du CSIS, la communauté médico-soignante et l’équipe en charge du projet immobilier ont pu identifier un certain nombre de dilemmes architecturaux et fonctionnels, et les lever progressivement.

Le projet a été validé en étape 1 (projet médical et principaux objectifs) en octobre 2021 et vient d’être validé en étape 2 (programme et cadrage financier) avec un certain nombre de recommandations en novembre 2023.

La rigueur du processus d’instruction, qui se conclura par la contre-expertise du Secrétariat Général Pour l’Investissement pour la validation en étape 3, concourt à la garantie d’un projet conforme aux derniers référentiels en termes de réponse aux besoins de santé publique et de soutenabilité financière.

Ainsi conçu en trois phases travaux indépendantes, le projet présente des clauses de revoyure à la fin de chaque phase successive, permettant d’adapter le projet en fonction de l’évolution de l’activité et plus généralement des paramètres financiers des opérations. L’instruction régionale et nationale se poursuivra ainsi à chacun de ces rendez-vous.
 

Le coût du projet est évalué à 300 millions d’euros hors taxe travaux. Le coût total du projet, toutes dépenses confondues et valeur 2035 incluant l’inflation, est assuré à hauteur de 40 % par des aides de l’Etat (financement SEGUR de 171 millions d’euros), de l’ARS (30 millions d’euros) et du département de l’Isère (15 millions d’euros).